
2 mars
8h41
Dans l'autobus
On est en route pour New York depuis 6h. Les gens parlent, on sent la fébrilité dans l'air. Du jazz dans mes oreilles, j'ai déjà hâte d'arriver. Je m'apprête à lire le livre que j'ai apporté dans l'autobus, Si j'étais un môtel j'afficherais jamais complet, de Maude Jarry. Une amie qui connait mon style d'écriture me l'a recommandé, disant qu'il pourrait m'inspirer pour mon projet de création.
Effectivement, j'ai adoré lire ce recueil un brin narratif, en registre québécois. C'est devenu l'un de mes recueils préférés!
6h30
High Line Park
New-York d'en haut me fascine. Je note les passants qui prennent des photos, les œuvres d'art sur les immeubles, le mouvement incessant de la ville, les klaxons en trame sonore. C'est vrai que c'est romantique comme ville. Cette activité m'inspire quelques vers du premier poème que j'écrirai à New York: Happy hour.
j’regarde New York d’en haut
le soleil qui s’couche m’inspire
une histoire d’amour
entre une new-yorkaise clandestine
et un new-yorkais vrai de vrai
23h
Fairfield Inn& Suites
Je me couche, épuisée et inspirée.


3 mars
9h45
Midtown
Durant la marche dans Midtown, deux choses me marquent particulièrement.
Premièrement, les New-Yorkais sont un peu bêtes, ils sont pressés et ne veulent pas perdre de temps. Ils sont probablement sympathiques, mais je sais que si j'habitais ici, je ressentirais rapidement un sentiment de solitude à travers tous ces gens. Ce sentiment m'inspire un poème sur une jeune femme perdue dans New York.
Aujourd’hui, ceci a donné naissance au poème; Welcome to New York, New York.
Deuxièmement, New York me fait sentir comme si j'étais dans un film. Depuis que je suis petite, j'écoute Friends, How I met your mother, Gossip Girls, et plusieurs séries qui se passent à New York. Les taxis jaunes étaient mythiques pour moi. Ce sont des références que j'ai glissées dans mes poèmes.
10h15
New York Public Library
La New York Public Library était un lieu potentiel que je considérais pour être au centre de mon projet. J'ai été très déçue, ce lieu ne m'inspirait pas du tout. Je croyais qu'il y aurait des milliers de livres et des centaines de New-Yorkais qui lisent et travaillent. J'ai dû me rappeler que ma vie n'était pas un film.
11h
Grand Central
Mon premier choix de lieu pour mon projet de création était Grand Central. Je n'ai pas été déçue. Avec le temps limité qu'on avait pour explorer, je savais que je devrais revenir. J'ai tout de même visité le lieu qui m'intéressait le plus, la Whispering Gallery. Encore une fois, j'ai dû me rappeler que ma vie n'était pas un film. Je n'ai presque rien réussi à capter, et le lieu n'était vraiment pas aussi magique que je me l'étais imaginé. Par contre, j'ai eu la suggestion de mes professeurs de faire un poème sur la déception que j'ai ressentie face à ce lieu. C'est là que sont nés les premiers vers de L'ostie de Whispering Gallery.
on m’a conseillé d’visiter
la Whispering Gallery
une sorte d’endroit magique
qui grâce à des arcs parfaits
te permet d’entendre quelqu’un
d’un bout à l’autre d’la galerie
Le reste du poème est moins élogieux. En ce qui traite le reste de Grand Central, j'ai pris quelques notes par rapport au plafond étoilé, aux restaurants, et aux trains, mais je savais que j'y passerai plus de temps plus tard.
14h
Diner américain
Pour le projet d'une coéquipière, nous sommes allés à un Diner américain. J'ai beaucoup aimé la convivialité de l'endroit. En attendant mon repas, j'ai capté une conversation entre deux jeunes hommes, qui m'a inspirée quelques vers de mon poème Man, I love New york. J'ai simplement remplacé le lieu du Diner par l'Oyster Bar& restaurant, afin d'encrer Grand Central dans mon recueil.
«it was hot as fuck
definitely wanna see her again
man, I love New York»
4 mars



9h
Greenwitch Village
La déambulation de Greenwitch Village m'a fascinée, j'ai adoré découvrir cet aspect plus calme de la ville. Plusieurs activités spontanées nous ont été proposées.
Clique sur ce bouton
pour voir les activités
spontanées!
14h30
Métro
En route vers le Financial District pour le projet d'un ami, nous avons eu des difficultés avec le trajet de métro. J'ai réalisé à quel point les lignes de métro étaient complexes. Cette situation m'a inspiré mon poème Perdre le nord (et le sud et l'est et l'ouest aussi).
stand clear of the closing doors please
clear of the closing doors please
of the closing doors please
the closing doors please
closing doors please
doors please
please
please montrez
please montrez-moi
please montrez-moi comment
please montrez-moi comment l’métro
please montrez-moi comment l’métro fonctionne
(ça fait trois heures que j’suis perdue)
stand clear of the closing doors please
oui oui, j’me tasse
18h
Little Italy
Pour ma fête, on a décidé qu'on s'amusait. Ce soir-là, on allait manger des pâtes dans un resto italien, essayer d'avoir de l'alcool, manger du gâteau au fromage et faire la fête. C'est à ce moment que j'ai remarqué à quel point le coût de la vie était particulièrement élevé à New York. Je prenais mes dépenses en note dans mon carnet, et cette initiative m'a inspiré mon poème Fuck you, conseiller Desjardins.


5 mars
12h
Métro
En revenant de magasiner dans les friperies à Brooklyn, nous avons refait une excursion en métro. Durant le trajet, une affiche a attiré mon regard; "Eat healthy. Do physical activity. Sleep 8 hours a day. It's the key to a healthy lifestyle". Je me suis mise à m'imaginer la vie de la voix narrative de mon recueil, et ça a donné naissance au poème Champagne et Kraft Dinner (ou la clé d'un lifestyle pas très healty).
13h
Grand Central
De retour à Grand Central, j'ai commencé à analyser et à me laisser imprégner par l'endroit, son bourdonnement, ses sons et ses odeurs. J'ai écrit quelques vers, avec la voix narrative de mes poèmes qui se dessinait de plus en plus;
j’reste là longtemps
parce que j’trouve qu’il y a
quelque chose de rassurant
dans l’bourdonnement incessant
des trains pis des gens
qui savent où aller
(parce que moi
j’en ai aucune idée)
Je remarquais aussi à quel point les gens étaient pressés. Cette observation m'a inspiré quelques vers du poème New-Yorkaise clandestine.
dans le hall de Grand Central
j’ai envie d’vous crier
en vraiment majuscule
d’arrêter d’vous pousser
parce qu’à quoi bon
avoir le pas pressé
si d’toute façon
le metro y r’passe
dans pas long
Je me suis ensuite attardée au plafond de Grand Central. L'histoire du carré de saleté délibérément laissé au plafond m'a fasciné et m'a inspiré le poème Les humains sont des ciels étoilés. En le regardant attentivement, j'ai aussi écrit un poème spontané, intitulé Constellations, qui est devenu mon préféré du recueil.
le plafond étoilé
de Grand Central
par Paul-César Helleu
c’est ma carte de métro
aujourd’hui j’prends
Cassiopée downtown
direction Grande Ourse
transfert à Orion
Le dernier endroit qui m'a attiré de Grand Central est le coin des restaurants. Je me suis commandée un pretzel au Great Northern. Je me suis découvert une passion particulière pour les pretzels, que j'ai mentionnés quelques fois dans le recueil. Aussi, j'avais souvent entendu parler de l'Oyster Bar& Restaurant, j'y ai donc porté une attention particulière. Un garçon de mon goût y travaillait, et il m'a tout de suite inspiré quelques vers du poème Le beau serveur de l'Oyster Bar.
j’ai mis une étoile su’l calendrier
à chaque fois qu’il m’a saluée
j’ai l’goût d’y parler
d’y parler d’tout
mais surtout de rien
des pretzels trop salés
des ciels étoilés
pis des gens pressés
Bref, malgré ma déception à ma première visite face à la Whispering Gallery, j'ai été très inspirée et productive à Grand Central.
J'ai aussi laissé mon imagination divaguer, car j'ai passé beaucoup d'heures dans la gare. Voici l'une des pages de mon cahier:
22h
Times Square
À Times Square, j'ai pu être témoin de toute l’effervescence de New York. J'ai compris pourquoi on l'appelait la Ville qui ne dort jamais. Cela m'a inspiré le poème Insomnie urbaine. Aussi, j'ai remarqué qu'à Times Square, on ne voit pas les étoiles en raison de la pollution lumineuse. Cela m'a inspiré le poème Rêve américain.
J'ai passé une belle soirée avec mes amis et à partir de ce moment, j'étais satisfaite du travail que j'avais fait pour mon projet. Je me suis donc amusée, j'ai visité Central Park, j'ai profité du temps qu'il restait. Je savais que j'aurais du travail d'écriture et de réécriture à faire en revenant, mais j'avais amassé assez de contenu pour être confiante pour mon projet.






